Poétesse contemporaine et québécoise, Hélène Dorion entre en 2023 dans les propositions du programme de français en 1ère : actualiser le corpus, est-ce aussi en moderniser l’approche ? « L’enjeu principal est pédagogique », explique son éditeur Bruno Doucey. Il faut cesser de se comporter comme « un médecin légiste de l’écriture poétique, c’est-à-dire quelqu’un d’extrêmement habile à faire l’anatomie d’un texte mais qui n’est pas toujours en capacité d’en faire entendre et ressentir la vibration ». L’édition de poche s’accompagne ainsi d’un dossier qui propose plutôt qu’une dissection une invitation à la promenade immersive et au dialogue intime. Court métrage, livre audio enregistré par Hélène Dorion, playlist Spotify des morceaux ayant accompagné l’écriture, présences de l’autrice sur les réseaux sociaux… : des ressources en ligne aident à saisir combien « la poésie est un art qui se nourrit de la rencontre avec le son, l’image, la voix. » Dans « Nos forêts à l’ère numérique », Nicolas Bannier, IAN lettres de l’académie de Strasbourg, invite à voyager sur les traces numériques d’Hélène Dorion : il donne à saisir combien, dans son compagnonnage, la poésie est susceptible de sortir de l’objet-livre, des manuels et des fascicules où l’Ecole et les maisons d’édition tendent hélas à l’enfermer, l’écraser, l’étouffer. Chiche ?