En déplacement dans la Nièvre le 31 mars dernier, la première ministre Élisabeth Borne, accompagnée du ministre Pap Ndiaye, a multiplié les annonces sur l’École en milieu rural : le doublement des territoires éducatifs ruraux, la création d’une instance départementale pour donner de la visibilité à 3 ans sur la carte scolaire et une augmentation de 3 000 places dans les internats ruraux pour permettre l’accès à plus de spécialités aux lycéens de ces territoires.
Une montée en puissance des territoires éducatifs ruraux
« Les territoires éducatifs ruraux sont une réponse adaptée à nos territoires ruraux où l’ensemble des acteurs se mobilise pour la réussite éducatif de nos jeunes » a expliqué la Première ministre. « Ce dispositif fait ses preuves. On souhaite donc le généraliser, permettre à tous les territoires qui veulent s’engager dans ce type de démarche de le faire progressivement ». En 2023, il existe 65 territoires éducatifs ruraux (TER) répartis sur 10 académies et regroupant 92 collèges et 665 écoles, selon les données du ministère. Les TER ont pour objectif de lutter contre les inégalités territoriales et sociales en matière d’éducation. Élisabeth Borne annonce leur doublement dès la prochaine rentrée.
Création d’une instance départementale pour donner de la visibilité à 3 ans
Concernant les fermetures de classe, la Première ministre a annoncé que le gouvernement souhaitait « changer de démarche ». « On souhaite pouvoir anticiper, sur plusieurs années, partager en toute transparence avec les élus et les parents les évolutions démographiques prévues, pouvoir prendre le temps de s’organiser en se donnant le temps de donner les bonnes réponses » a-t-elle complété. Une annonce qui a immédiatement fait réagir l’Association des Maires de France. L’AMF a « déjà alerté le ministre de l’Éducation nationale sur des difficultés, voire l’absence, de concertation préalable avec les élus et rappelle sa demande de l’accord du maire avant toute fermeture de classe » indique-t-elle dans un communiqué. « Les incidences sont, en effet, très concrètes pour les communes, tant en matière de locaux que de personnels et d’organisation des accueils périscolaires, voire plus globalement en matière d’attractivité du territoire ».
Pour rappel, le SNUipp-FSU, premier syndicat des professeurs du premier degré annonce 5 180 fermetures de classe pour septembre prochain avec 2 952 ouvertures, soit une perte de 2228 classes. À la rue de Grenelle, on évoque plutôt 1500 fermetures de classes primaires.
Augmentation des places en internat ruraux
La Première ministre a annoncé vouloir développer les places d’internat dans les lycées ruraux « afin que les jeunes ne soient pas contraints dans le choix de leur lycées par l’éloignement géographique et qu’ils puissent choisir les filières qu’ils souhaitent ». 3000 places supplémentaires sont ainsi annoncées.
Outre ces annonces spécifiques à la ruralité, Élisabeth Borne en a profité pour rappeler les différentes dossiers en lien avec l’École sur lesquels travaille Pap Ndiaye. Elle a réaffirmé le remplacement des absences de courtes durées dès la prochaine rentrée. Elle a aussi souligné que les CNR territoriaux « permettent de donner des marches de manœuvres aux équipes pédagogique et permettent d’apporter des réponses mieux adaptés à chaque jeune ». Et concernant la revalorisation tant attendue par les enseignants, Élisabeth Borne a évoqué des annonces « très prochainement (…) pour reconnaitre l’engagement des enseignants et pour attirer vers ce métier formidable essentiel pour notre jeunesse ».
Lilia Ben Hamoud